Erotic Metonymy

Les chaussures matrimoniales
R: Émile Cohl. P: Société des Etablissements L. Gaumont. Fr 1909

“Exercé à considérer le corps comme un système de figuration fragmentable et transformable à l’infini, d’emblée Cohl se montre sensible aux frontières entre corps réel et corps imaginaire, fantasme et réalité. Le film les Chaussures matrimoniales (1909), qui réduit en six minutes ce qui pourrait constituer l’intrigue d’un vaudeville en un ou deux actes, propose sur ce point une magistrale variation sur le thème du costume comme projection de la personne complète – corps, âme, désir, inconscient. Impossible à exhiber pour des raisons de convenance, la rencontre érotique de deux clients d’un hôtel s’opère métonymiquement par celle de leurs chaussures déposées devant leurs portes. Comme indifférentes à la volonté consciente de leurs propriétaires, les chaussures s’animent d’elles-mêmes, marchent les unes vers les autres, se caressent, pénètrent dans l’une des chambres, et s’unissent en toute liberté. C’est ainsi qu’elles agissent en vraies entremetteuses, puisque les deux personnages, qui ne se connaissaient pas au début du film, repartent comme un couple le lendemain matin.”
Olivier Goetz, Isabelle Moindrot et Romain Piana: Émile Cohl et le théâtre
1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze

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